• L'instant "T", l'instant donné, instantané... Moment crucial où l'on joue sa vie, nano seconde au goût d'infini.... "Toucher l'instant" : Grand Corps Malade...

    "Il existe paraît-il, un instant dans l'écriture
    Qui oublie la page blanche et efface les ratures
    ...
    Cette flamme est la preuve, laisse-moi t'en faire une démo
    Qu'il est possible de combattre le mal par les mots
    C'est tout sauf une légende, on espère juste toucher l'instant
    Les quelques secondes du poète qui échappent à l'espace-temps"...

    Si je reprends les mots de Grand Corps malade, c'est pour vous dire... Chaque instant a sa couleur, noire ou rose selon l'humeur, mais quand le noir devient d'encre, il faut qu'il coule pour estomper les ombres qui se sont formées et ainsi exorciser des fantômes déjà passés... ..
    L'instant "X" évite l'instant "critique" pour devenir l'instant "présent" et pourquoi pas l'instant "choisi.".. que j'essaie de saisir au vol...








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  • Vous l'avez compris, j'adore les chapeaux... Tous les couvre-chefs.... Accessoires de théâtre qui trahissent pourtant la personnalité... et la mode du moment...
    Ils endossent tellement de visages...
    La casquette de mon père? Vissée sur la tête dans un milieu hostile, affable à la rencontre d'une congénère, parfois obséquieuse, mutine quand le petit-fils la chausse à l'envers... Etoffée pour l'hiver, ou en habit d'été, elle ne cède sa place sur son territoire qu'à certain chapeau de paille à larges bords, fétiche lui aussi, véritable emblème de l'appartenance à la TERRE...
    Oui, j'ai hérité de l'amour des chapeaux... Casquette gavroche écossaise ou en jean,  chapeau "petite maison dans la prairie", chapeau de pluie à l'anglaise ou chapeau cloche léopard, ils valsent au gré de mon humeur du jour.. et du costume que j'enfile...
    Mais dans tous les cas, ils reflètent dans le miroir le poids des traditions ancestrales, véritable mémoire du passé, dont je voudrais voir mes enfants hériter...


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  • Les fougères apparaissent, végétation plus dense

    Les souvenirs affluent, me martèlent en cadence

    Au gré des kilomètres, la route rétrécit

    J'arrive au bout du Monde et le temps s'est enfui

    Des fantômes un à un, viennent à ma rencontre

    Irène est la première, toute chenue et voûtée

    Un panier à la main qu'elle a elle-même tressé

    Débordant de girolles, le seul or que l'on montre.

    Viennent ensuite les Lamoure, si fiers de leur troupeau

    Ces vaches limousines, et Pompon le taureau

    François aussi est là, sur la pierre, au soleil

    Un vieux célibataire, on dirait qu'il sommeille

    Et tout au bout là-bas, perchée sur le perron

    Il y a ma grand-mère qui m'attend, imposante

    Poings calés sur les hanches, elle écoute, souriante

    Les bruits de notre vie qui emplissent sa maison.

    La cheminée gourmande dévore, gargantuesque

    Les troncs de ces forêts qui ont fait sa fierté

    Dans un baroud d'honneur, ils périssent, dantesques

    Eclairant le cantou dans l'ombre, illuminé.

    Ici, il y a la TERRE, celle qu''il faut vénérer

    Parcelles de promesses, avenir tout tracé :

    "Jean Paul "des Escouailles" il te faut épouser

    C'est un homme de biens, familles associées

    Et ... Chut! Tais toi un peu! J'écoute le "Belar"

    Qui se chamaille encore avec "l'Alphonsine".."

    Mais... Je suis arrivée, le silence m'opprime

    Je contemple tristement le perron déserté

    Et soudain j'ai si froid, trop envie de pleurer

    Or je n'ai pas le droit.. Marraine me gronderait...








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  • Chapeau..

    Pour vous, ce n'est qu'un vulgaire objet dont vous vous coiffez, objet utilitaire pour vacanciers frileux, obnubilés par l'insolation potentielle et les conseils de prévention médiatique martelés pour que vos synapses engourdis, indolents impriment les risques que vous encourez...

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    Je n'aurai pas la prétention de vous narrer l'histoire du chapeau... D'autres l'ont fait avant moi, plus qualifiés que moi et plus documentés...

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    Non, l'histoire de mon chapeau à moi est plus récente car ancrée dans les images de mon enfance... Vous me dites "chapeau", apparaissent les visages de ma grand-mère et de mon père...

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    Non, je ne suis pas née "coiffée"... Mais du plus loin que je me souvienne, le chapeau a stigmatisé l'image de ma grand-mère comme celle de sa mère "petite mémé"...

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    Le chapeau n'est pas un accessoire, oh, non! Mais un attribut, un trait du visage au même titre que les yeux, le nez ou que sais-je...

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    Il y a celui qu'on visse sur sa tête dès le matin sinon l'on est toujours tout nu.... Ce chapeau -là a valeur de mascotte: on le chérit, on le bichonne, on l'use aussi jour après jour... Il vieillit avec vous mais on le regarde avec tendresse comme ces rides qui vous strient mais dont on sait qu'elles sont à nous...

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    Tout cabossé, peut-être, mais il a blondi au soleil, s'est paré d'une lumière tendre, a subi aussi la colère du ciel, s'est arc-bouté contre les assauts du vent... Il est méritoire ce chapeau...

    Il sent la sueur des journées de labeur, véritables phéromones qui vous susurrent: « je t'appartiens... »

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    Ce chapeau là, celui qui a fidèlement accompagné ma grand-mère jusqu'à son dernier souffle, je l'ai reçu en héritage... Je le conserve religieusement... Mais au fond de mon armoire, il s'est ratatiné, étiolé... Déraciné, inutile, il a perdu son âme...

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    Il y a eu un autre chapeau... Le chapeau des dimanches, le chapeau d'apparat... Celui qui snobait le premier passant venu les jours de sortie... Il ne devrait pourtant pas être si fier... Ses brèves apparitions sentaient la naphtaline...  Certes, il connaissait plus de "pays", il n'était pas cantonné au microcosme autarcique de ce hameau.... Il redressait fièrement ses bords car il avait ses entrées dans le Monde... L'Eglise, d'abord, où chaque dimanche il pestait d'être mouillé... Mais il était béni lui.... Il aurait pu se parer d'une auréole!!!

    Il voyageait aussi... Il parcourait les villages voisins, entrant dans l'intimité des familles, partageant secrets et commérages... Il n'était pas peu fier d'être détenteur de tant de confidences recevant de surcroît les salutations de ces messieurs lesquels avaient mal à la tête à force d'être ôtés puis rechaussés pour le saluer...

    Lui dominait tout ce petit monde, parfois hautain, parfois flatté...

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    Mais l'euphorie ne durait guère, car au retour de ses escapades, à qui raconter son périple? Frustration majeure...Il se retrouvait enfermé pendant de longues périodes au fond d'une armoire sans autre interlocuteurs que ces draps rêches et rustres...

     Ce chapeau-là, vous vous demandez ce qu’il est devenu ? Nul ne le sait… Il a disparu, noyé dans les cartons faits au moment du départ de sa propriétaire… Je lui souhaite d’avoir gagné une autre région, un autre pays, où il aura pu à la fois coiffer et redonner une dignité à une personne qui l’aura adopté à son tour… Et dont il pourra narrer les aventures…

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    Coiffer un chapeau comme on endosse un costume, une autre personnalité… Mon papa associe à son chapeau tout le poids de ses origines… Car mon père a plusieurs casquettes… Propriétaire terrien –pfff, ça fait riche parvenu- non, dépositaire de cette terre dont je vous ai parlé, l’or qui se transmet de génération en génération, qu’il faut préserver, bichonner, câliner : devoir de mémoire… La vie de la famille, la vie d’un village…

    Professeur aussi, le vilain ! Il a quitté sa région natale pour aller enseigner aux « estrangers »… Et porté la casquette pour se protéger des frimas du Massif Central…

    Alors, pour se faire pardonner, dès qu’il l’a pu, il a coiffé le chapeau de paille tout mité, un poème à lui tout seul celui-là…. Qu’il monte sur son tracteur ou bêche dans les champs ; il coiffe ce chapeau ;.. Il faut faire «  paysan »… Au grand dam de ma mère qui ne peut supporter ce vieux chapeau de paille, ce vieux chapeau mité…

    Seulement cette année, le chapeau est resté plus longtemps sur la maie… Papa m’a parlé de ce qu’il souhaitait quand il m’aurait quitt項


    Pfff, je préfère qu’il porte une casquette,( chez nous pas de béret…) Car quelle que soit la casquette, il ne peut transférer tout le poids de l’héritage qu’il compte me confier…

    Voilà, j’ai terminé mon histoire de chapeau… Ma grand-mère et marraine doit sourire tout là-haut….


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